Faute de K, nous employons pour les besoins de l’abécédaire un terme anglais, le kiting qui désigne un type de fraude organisé qui consiste à alimenter un compte par une dette fictive ou le découvert des autres comptes.

William Saurin : un cas d’école pour la fraude par dissimulation 

Qui se souvient en France du cas William Saurin ? Si la marque est connue pour son redoutable cassoulet, elle l’est moins pour les malversations financières de son ancienne dirigeante Monique Piffaut qui avait réussi à bâtir un empire de l’agro-alimentaire en truquant les comptes… pour un montant de 300 millions d’euros, ce qui a été découvert à sa mort en 2016. Cette fraude organisée pendant des années a entraîné la reconnaissance de culpabilité des cabinets d’audit Mazars et PWC par le H3C, confirmée et augmentée en 2023 par le Conseil d’Etat. 

Le kiting : jeu d’écritures frauduleuses 

Ce cas de fraude est dénommé en anglais le « kiting ». Le kiting désigne un jeu d’écritures frauduleuses, dont le but est de constituer une situation de trésorerie florissante, afin de pouvoir obtenir un avantage financier illégitime. Dans le cas de William Saurin, le fait de présenter une situation de trésorerie prometteuse a permis à l’entreprise de solliciter régulièrement de nouveaux financements bancaires.  

Historiquement le kiting était réalisé avec des chèques, en utilisant les délais de traitement, afin de créer de la trésorerie de manière artificielle. 

Fraude aux prélèvements : un nouveau risque dans le système SEPA 

Aujourd’hui, le kiting s’adapte bien sur la fraude aux prélèvements. Le principe reste identique : un professionnel, sur base d’une fausse facture réalise un prélèvement sur le compte de son client fictif, le montant est effectivement prélevé. Plusieurs jours après, le client réclame un remboursement auprès de sa banque. Selon le protocole SEPA, et afin de protéger les consommateurs, la banque doit rappeler les fonds indûment prélevés.  

Entre temps, le professionnel a transféré les avoirs de son compte vers un compte tiers.  

La banque ou l’opérateur de paiement doit donc prendre sur ses réserves de manière temporaire pour rembourser le client, puis se retourner contre le professionnel afin de régulariser la situation.  

Ce cas de fraude peut être immédiatement détecté par Heptalytics car il correspond à plusieurs patterns métiers établis.  

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