Une escroquerie classique par e-mail où les fraudeurs prétendent être des héritiers de richesses et sollicitent une aide financière.
Les arnaques au Prince nigérian sont ainsi dénommées puisque venant du Nigéria, des envois postaux massifs à vocation frauduleuse ont été réalisés, et identifiés par les services d’Etat anglais et américains, puis le phénomène a pris une ampleur considérable avec les envois automatisés d’emails. Cette fraude a amené à sa pénalisation au Nigéria sous le code 419, d’où ce nom également d’arnaque 419 ; les contrevenants peuvent être condamnés à une peine de prison de maximum 3 ans. L’infraction est applicable pour tous les mails non souhaités qui ont été envoyés depuis le Nigéria.
En 2002 le Secret Service des États-Unis[1] estimait que ce type d’escroquerie rapportait à ses auteurs plusieurs centaines de millions de dollars par an, mais nous ne disposons pas d’estimation plus récente.
Schéma de l’arnaque au prince nigérian
Le schéma de l’arnaque au prince nigérian est généralement le suivant :
L’approche initiale : Les escrocs envoient des courriels ou des messages électroniques non sollicités à des personnes, prétendant être un prince, un dignitaire ou un membre de la famille royale d’un pays africain, souvent le Nigeria. Ils affirment généralement avoir besoin d’aide pour transférer de grandes sommes d’argent à l’étranger en raison de problèmes politiques ou juridiques dans leur pays.
La promesse de récompense : En échange de l’aide de la victime pour faciliter le transfert de fonds, les escrocs promettent généralement de partager une part substantielle de l’argent transféré. Ils présentent souvent cette offre comme une opportunité unique pour la victime de réaliser des profits considérables sans effort.
La demande de fonds : Après avoir gagné la confiance de la victime, les escrocs demandent souvent des frais de transaction, des frais juridiques ou d’autres dépenses présumées nécessaires pour finaliser le transfert des fonds. Ces frais sont généralement présentés comme minimes par rapport à la somme d’argent promise, mais sont objectivement très important.
L’escalade de la fraude : Une fois que la victime commence à verser de l’argent pour couvrir ces « frais » initiaux, les escrocs peuvent continuer à inventer de nouvelles excuses pour demander plus d’argent. Ils utilisent souvent des tactiques de manipulation émotionnelle pour convaincre la victime de continuer à verser des fonds, en jouant sur leur cupidité, leur peur ou leur sentiment de culpabilité.
De nombreuses variantes ont été utilement documentées par l’ambassade de Belgique au Nigéria[2] et en France par la DGCCRF[3]
Une fraude dont le schéma d’origine a été documenté à l’issue de la Révolution française
Le premier cas documenté de cette fraude remonte à la Révolution française, ces lettres étant connues sous le terme de lettres de Jérusalem. Ces lettres étaient envoyées par les prisonniers, souvent de la prison de Bicêtre, d’une boîte aux lettres à proximité située rue de Jérusalem. Dans un livre, Vidocq[4] chef de la Sûreté Nationale pendant la Restauration documente le mécanisme de cette fraude. Il écrit que les escrocs « choisissaient ceux qui regrettaient l’ancien ordre de choses, et qu’ils croyaient susceptibles de se laisser séduire par l’espoir de faire une opération avantageuse ». En d’autres termes, l’escroc laissait croire avoir été le servant d’une famille noble et avoir caché un trésor, et s’adressait à une personne pour lui communiquer la localisation du trésor, mais que pour poursuivre les échanges, envoyer un viatique était indispensable…
Se prémunir contre les attaques au prince nigérian
Bien qu’il puisse être tentant de croire aux promesses de richesse rapide, il est essentiel de rester vigilant et de prendre des précautions pour éviter de devenir une victime de ces escroqueries. Voici quelques conseils pour se prémunir contre les arnaques au prince nigérian :
Méfiez-vous des communications non sollicitées : Soyez sceptique à l’égard des courriels, des messages sur les réseaux sociaux ou des appels téléphoniques provenant de personnes que vous ne connaissez pas, surtout s’ils vous promettent une récompense financière importante.
Vérifiez l’identité de l’expéditeur : Si vous recevez un message prétendant provenir d’une personne importante ou d’une institution financière, vérifiez toujours l’authenticité de l’expéditeur en effectuant des recherches en ligne ou en contactant directement l’organisation concernée.
Ne partagez jamais d’informations personnelles ou financières sensibles : Ne fournissez jamais de coordonnées bancaires, de numéros de carte de crédit ou d’autres informations confidentielles à des personnes ou à des organisations dont vous ne connaissez pas la légitimité.
Soyez conscient des signes d’escroquerie : Soyez attentif aux signes révélateurs d’une arnaque, tels que les demandes de frais initiaux, les promesses de récompenses irréalistes ou les pressions pour agir rapidement sans poser de questions.
En fin de compte, la meilleure défense contre les arnaques au prince nigérian est la prudence et la vigilance. En restant informé et en faisant preuve de bon sens, vous pouvez réduire considérablement votre risque de devenir une victime de fraude en ligne.
Heptalytics, un outil pour détecter l’arnaque au prince nigérian
Le mode opératoire de l’arnaque au prince nigérian correspond à une signature type que la solution Heptalytics détecte instantanément, ce qui assure une protection complémentaire pour le client final qui serait en train de se faire escroquer.
[1] United States Secret Services, 2002 : https://web.archive.org/web/20020802151417/http://www.secretservice.gov/alert419.shtml
[2] Ambassade de Belgique au Nigéria, 2023 : https://nigeria.diplomatie.belgium.be/fr/fraude-419-au-nigeria
[3] DGCCRF : https://www.economie.gouv.fr/files/files/directions_services/dgccrf/documentation/fiches_pratiques/fiches/fraude-nigeriane.pdf
[4] VIDOCQ Eugène-François, Les Voleurs, Paris, 1836